Hello !
Merci Nico
J'espère trouver un dessinateur.
Voici un scénario vieux mais que j'ai remanié pour en faire un mai 10 planches. Je dois encore les mettre en planches, mais j'aime aussi présenter ainsi afin de laisser le dessinateur libre.
Ville de Santiago, 1950.Vue de la ville, plan de grand ensemble. Texte : « Santiago, printemps 1950. »
Vue de moyen ensemble. Le centre ville. Des gens vont et viennent.
Une terrasse de café. Il fait beau, mais peu de monde. Un jeune homme (Eladio Escart) prend un café et lit un journal local.
Un vieux monsieur vient s’asseoir. L’autre n’arrête pas de lire, ne fait même pas mine de le remarquer.
Un garçon arrive pour prendre la commande : un café au lait.
Un long dialogue va suivre. Durant ce dialogue, il faut montrer les deux protagonistes en divers plans pour arriver à un plan rapproché à la fin du dialogue. Ne pas hésiter à varier les points de vue. On peut aussi montrer les alentours de la terrasse. La fin du dialogue doit correspondre à la fin d’une planche.
Le vieux : « Eladio, c’est toujours un plaisir de te voir. Tu nous manques au bureau. »
Eladio : « Va au but Viejo, et laisse les platitudes pour ceux qui croient en ton hypocrisie. »
Le vieux : « Bien. L’armée a un souci dans le sud. Ils ont demandé un enquêteur de notre cellule spéciale. Mais nous n’avons personne d’aussi qualifié que toi. »
Eladio : « Je ne bosse plus pour le gouvernement, je suis indépendant maintenant. »
Le vieux : « On ne quitte jamais vraiment la Cellule. »
Eladio : « Je veux toute latitude et un grade de Colonel sur cette affaire, si j’accepte. »
Le vieux : « D’accord… »
Eladio s’avance sur la table. Il a l’air soudain inquiet.
Eladio : « C’est si grave que cela ? »
Le vieux : « Pire que ce tu peux imaginer. » Cette dernière phrase doit correspondre à la dernière case d’une planche.
Ici, on change de planche et de décors.
Un plan de très grand ensemble (moitié de la planche). On voit un bateau qui croise au large d’une bande côtière.
Voif off du vieux : « C’est du côté de Caleta Tortel, loin dans le sud. »
On voit Eladio emmitouflé dans un uniforme de colonel de l’armée chilienne. Il contemple la baie qui se profile à l’horizon et le village qui se niche au fond de cette baie.
Voix off : « Des hommes et femmes disparaissent régulièrement depuis maintenant 3 jours. »
Plan de moyen ensemble. Eladio descend de bateau, un sac de marin pour tout bagage. Des gens vont et viennent sur le petit port.
Voix off : « Ils ont été assassinés, et… dévorés. »
Eladio avance dans le petit port, il est maintenant dans la rue principale qui longe la baie.
Il monte des escaliers en bois, assez branlants.
Il arrive devant un palier. Il y a peu de monde à cette heure proche de midi. Il se trouve devant une maison qui porte une enseigne : auberge et poste.
Il entre. Une jeune femme l’accueille
Nadia : « Bonjour militaire. Je suis Nadia Suarez Tuaso. Vous voulez une chambre ? »
Eladio : « Oui, pour une nuit. Je suis le colonel Eladio Escart. »
La jeune femme le conduit à une chambre, sur le même étage, vers le fond d’un long couloir.
Nadia : « Vous pensez rester longtemps ? »
Eladio : « Non, je ne pense pas. Le temps pour moi de boucler une enquête ».
Nadia s’arrête devant la chambre, la main sur la poignée : « Une enquête ? Sur les disparitions ? »
Eladio : « Vous savez quelque chose ? »
Elle le laisse entrer dans la chambre. Elle va vers la fenêtre.
Nadia : « Regardez là-bas, la rivière qui se jette dans la baie, c’est le rio Baker »
Eladio s’approche et regarde la vue.
Nadia : « C’est toujours autour du Baker que sont retrouvé les corps. Que des vieilles familles.»
Elle se tourne vers Eladio et lui tend les clefs : « Si vous avez besoin d’un guide, je connais cette ville comme ma poche depuis 10 ans que je suis là ».
Eladio pose son sac sur le sol, seul dans la chambre. Il pose sur le lit des objets divers. Une arme de poing (un automatique de la seconde guerre mondiale), des bâtons de dynamites, une mitraillette Bren, des pieux, de l’aïl… et un exemplaire en cuir d’une ouvrage intitulé : Malleus Malificarum.
Il se change. On peut voir sur son dos une immense cicatrice, comme labouré par des griffes.
On le retrouve en tenue de baroudeur sur le seuil de l’auberge. Nadia est à ses côtés, fermant la porte.
Nadia : « Merci de me faire confiance. On va commencer par là où les corps ont été retrouvés… »
On découvre le paysage. Puis les voilà s’enfonçant dans la nature. Il traverse le rio Baker.
Nadia s’arrête et montre un endroit sur la berge de la rivière.
Nadia : « C’est ici. Tous les corps ont été retrouvés ici, sauf deux. »
Eladio observe longuement le paysage alentour. Il voit dans le lointain une bâtisse qui dépasse au-dessus des bois.
Eladio : « c’est quoi ça là-bas ? »
Nadia : « L’usine de bois de la compagnie du rio Baker. Ils exploitent la région au nom du gouvernement depuis des décennies. »
Eladio : « Et les deux autres corps ? »
Ils sont en barque maintenant. Nadia manœuvre la barque à moteur en longeant la rive.
Nadia : « Ils se sont échoués sur cette île là ».
Eladio et elle sont maintenant sur l’île. Ils avancent au milieu d’une épaisse végétation.
Ils découvrent des tombes. On en voit beaucoup.
Eladio : « Des tombes ? »
Nadia : « Oui, c’est 120 anciens pionniers de la compagnie de la Baker, morts la première année de la création du village en 1906.»
Eladio : « De quoi sont-ils morts ? »
Nadia : « La rumeur dit qu’ils ont été empoissonnés par la compagnie pour ne pas avoir à les payer. Officiellement ils sont morts d’une grave épidémie.»
Eladio se penche vers une tombe. Il lit l’année de naissance et de décès : 1870-1906
Eladio en pensée « Ils auraient eu le même âge que les victimes actuelles. »
Il se lève et se tourne vers Nadia, l’invitant à retourner vers l’embarcation.
Eladio : « Bon, affaire facile tout compte fait. Sûrement une vengeance. »
Soudain, il s’arrête. Une tombe semble différente, la croix en bois surtout. Il s’approche et regarde. Pas de nom, pas de date.
Eladio : « Il faut compter les tombes ! »
On les voit déambuler en comptant les tombes.
Nadia, Eladio : « 121… pour 120 morts… »
Eladio : « Il nous faut une pelle… »
Nadia : « J’en ai une dans la barque, je reviens. »
Il est 17h.
Eladio creuse. Elle le regarde, agenouillée non loin.
Il découvre des caisses.
Il en ouvre une : des bijoux, des pierres précieuses, de lingots d’or.
Eladio : « Il y a eu des survivants ? »
Nadia : « Je ne sais pas … »
Une voix derrière eux, dans la pénombre des feuillages. La nuit tombe petit à petit.
La voix : « Oui, il y en eu, 18 pour être exact. »
Eladio sort son arme avant de se retourner. Il n’a que le torse qui dépasse du trou.
Eladio : « Et vous les avez tués, massacrés afin de faire croire à une attaque de mapuches revendiquant leur territoire ou d’animaux sauvages ? »
La voix : « Un fouineur intelligent… »
Eladio : « Afin de prendre le trésor que vous avez volé aux mapuches du coin… »
L’homme s’avance. Il entre dans la clairière des tombes, une arme à la main, une pelle dans l’autre. Il porte un sac à dos.
Il pointe son arme sur Nadia.
L’homme : « Sortez de votre trou, lentement, et jetez votre arme… »
Eladio, s’exécute.
L’homme : « Vous allez m’aider à charger les trois caisses sur ma barque. »
Pendant que Nadia et Eladio sortent les caisses l’homme parle. Il a allumé une lampe à pétrole. Un flash back serait bien, en couleur différente ou bien faire gondoler le bord des cases.
L’homme : « Au début les indiens nous ont ignoré, mais un jour alors que nous allions plus avant dans les terres nous sommes tombés sur un de leur village. On a vu des choses incroyables, de l’or, des bijoux. Alors on est devenu fou. On a tué les indiens et volé les objets. On a fondu l’or en lingot. Mais on ne voulait pas partager. Alors on a empoisonné les 120 autres. Et on les a enterrés ici. On a attendu longtemps. Mais j’ai pas envie de partager, alors j’ai tué mes anciens compagnons survivants. Et maintenant, cela va être votre tour… »
Alors qu’il prononce ces derniers mots, et que la nuit et totalement tombée, une des croix alentours tombe sur le côté.
Les trois reportent leur attention sur elle. Une autre puis encore une autre croix tombe. Une vieille indienne surgit des ténèbres entre les croix à la limite de la lumière.
La machi : « Tu as massacré les hommes de la Terre. Tu as tué tes semblables. J’attendais ce moment depuis des décennies… Maintenant la vengeance des Mapuches est sur toi… Tu seras anéanti par la Terre sacrée de ce lieu… »
L’homme tire vers la machi qui s’effondre, frappée en pleine tête.
Des mains jaillissent des anciennes tombes. Lentement des cadavres se lèvent. Quelques morceaux d’étoffes sont encore accrochés aux squelettes.
L’homme tire vers eux.
Eladio empoigne Nadia et se met à courir vers la plage. Il tire en l’air une fusée éclairante.
Ils arrivent sur la plage. L’embarcation est là, toute proche.
L’homme surgit de la forêt. Il tire encore en arrière. Les cadavres se précipitent sur lui. Il hurle. Des morceaux de membres et de chairs volent de tous côtés.
Nadia et Eladio poussent la barque vers l’eau.
Les squelettes se redressent, lentement. Ils contemplent les deux survivants.
Ils se lancent vers eux. Eladio s’empare de la mitraillette Bren dans la barque.
Elle est enraillée.
Nadia hurle.
Soudain une explosion décime les rangs des squelettes. Au large, la corvette de guerre commence son tir de barrage.
Le lendemain, sur le navire de guerre.
Eladio et le commandant parlent, regardant l’île des morts.
Eladio : « Vous avez été précis. Bravo »
Commandant : « Vous aviez donné l’ordre de pilonner l’endroit d’où viendrait votre signal rouge. Nous savons viser… »
Eladio : « Et les caisses ? »
Commandant : « Elles seront remises au gouvernement qui les restituera aux descendants des Mapuches spoliés ».
Un silence.
Commandant : « Et qu’allez vous dire dans votre rapport ? »
Eladio : « La vérité Commandant, la vérité… Juan Grimer a commis les meurtres pour une raison inconnue… Il s’est donné la mort sur la Isla de los Muertos après une crise de folie…
Commandant : « Ce n’est pas la… »
Eladio : « Commandant… personne ne croirait la vérité… »
Ils fixent tous deux la Isla de los Muertos qui s’éloigne dans le soleil couchant.
Les personnages principaux :
Notre héros :
Eladio Escart, jeune inspecteur. Un peu plus de trente ans. Il a fait des études aux Etats-Unis. Il en garde une certaine morgue et un accoutrement ridicule emprunté à Humphrey Bogart : chapeau, imper, cigare (qu’il ne fume pas). De taille moyenne, il possède des traits européens mais a hérité de ses ancêtres indiens une forte corpulence et des cheveux noirs de jais ainsi que d’énormes sourcils qui surplombent un regard marron acéré. Il est un peu ridicule dans sa passion américaine. Il a été recruté lors de son service militaire par une Cellule spéciale qui menait une enquête d’une teneur étrange et classée secret défense. Il a depuis quitté la Cellule pour s’installer comme privé indépendant. La Cellule n’a pas retrouvé d’élément aussi doué que lui.
Les personnages :
Nadia :
Elle tient le bureau de poste local et l’auberge. Du haut de ses 26 ans, elle connaît mieux la vie que notre héros. Mélange de femme européenne et d’indien mapuche, elle est assez typée avec de lourds cheveux noirs. Son visage rond aux pommettes saillantes est toujours souriant. Son regard vert est étonnant. Elle servira de guide à Eladio.
Juan Grimer Jolsky :
Il est à la tête des représentants de la compagnie qui succéda à celle d’origine. C’est un allemand, un fier descendant des colons allemands venus s’installer au Chili en 1870. Son père et son grand-père ont travaillé pour la compagnie. Son teint pâle et ses cheveux de pailles mettent en évidence son regard bleu clair et des traits découpés à la serpe. Il porte très bien ses 70 ans. Il est bien sûr, notre méchant… Mais il trouvera plus méchant que lui…